2 juin 2008
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On est tellement habitué à entendre parler de l'Ossuaire de Douaumont qu'on en oublierait presque que ce n'est pas le seul ossuaire de Meuse. Allez, aujourd'hui je vous emmène faire un petit tour dans le cimetière Saint Hilaire de Marville (Google maps), parfois également appelé cimetière des os rangés (et non pas "des orangers" comme j'avais cru le comprendre lorsqu'on m'en avait parlé la première fois). Vous allez voir qu'il vaut la visite...
Sur les hauteur de ce superbe village du nord meusien, qui tient son nom d'un ancien temple dédié à Mars, se trouve un des plus vieux cimetières de France, certaines sépultures datant du XIe siècle. C'est dans ce cimetière que sont enterrés depuis des siècles les gens du pays ainsi que les lépreux du diocèse de Trêve dont la maladrerie de Marville constituait l'avant-dernière demeure (juste avant le cimetière). Le "Christ des Lépreux" qui garde l'entrée des lieux est là pour en témoigner, tout comme la "Vierge des Lépreux" nichée non loin de là.
Le problème de ce cimetière, d'une surface d'environ 1 ha, c'est qu'il n'est pas extensible. C'est là qu'intervient Constant Motsch (crédit photo : collection Maillard). Vers 1890 il est le gardien attitré du cimetière (il habite d'ailleurs dans la maison du gardien, c'est bien la preuve, non ?), et il a une idée de génie : récupérer les ossements retirés des tombes qui ne sont pas des concessions à perpétuité, les classer consciencieusement, et les empiler dans un appentis à colonnades qui fera office d'ossuaire. Ca paraît tout bête comme ça mais, si on en croit la pancarte au dessus du petit édifice en partie ouvert aux vents, ce sont tout de même 40.000 crânes qui seraient ainsi exposés à notre regard incrédule.
Soucieux de perpétuer dans la mort les inégalités de classes auxquels les vivants sont tellement attachés, ceux qui ont empilé ces ossements ont également réservé un traitement de faveur aux notables locaux, leurs crânes étant mis en valeur dans des boîtes finement travaillées mais malheureusement usées par le temps. Usure qui prouve, si cela était nécessaire, que le temps n'épargne rien ni personne. C'est d'ailleurs ce que rappelle l'inscription suspendue à l'intérieur de l'ossuaire :
Sur les hauteur de ce superbe village du nord meusien, qui tient son nom d'un ancien temple dédié à Mars, se trouve un des plus vieux cimetières de France, certaines sépultures datant du XIe siècle. C'est dans ce cimetière que sont enterrés depuis des siècles les gens du pays ainsi que les lépreux du diocèse de Trêve dont la maladrerie de Marville constituait l'avant-dernière demeure (juste avant le cimetière). Le "Christ des Lépreux" qui garde l'entrée des lieux est là pour en témoigner, tout comme la "Vierge des Lépreux" nichée non loin de là.
Le problème de ce cimetière, d'une surface d'environ 1 ha, c'est qu'il n'est pas extensible. C'est là qu'intervient Constant Motsch (crédit photo : collection Maillard). Vers 1890 il est le gardien attitré du cimetière (il habite d'ailleurs dans la maison du gardien, c'est bien la preuve, non ?), et il a une idée de génie : récupérer les ossements retirés des tombes qui ne sont pas des concessions à perpétuité, les classer consciencieusement, et les empiler dans un appentis à colonnades qui fera office d'ossuaire. Ca paraît tout bête comme ça mais, si on en croit la pancarte au dessus du petit édifice en partie ouvert aux vents, ce sont tout de même 40.000 crânes qui seraient ainsi exposés à notre regard incrédule.
Soucieux de perpétuer dans la mort les inégalités de classes auxquels les vivants sont tellement attachés, ceux qui ont empilé ces ossements ont également réservé un traitement de faveur aux notables locaux, leurs crânes étant mis en valeur dans des boîtes finement travaillées mais malheureusement usées par le temps. Usure qui prouve, si cela était nécessaire, que le temps n'épargne rien ni personne. C'est d'ailleurs ce que rappelle l'inscription suspendue à l'intérieur de l'ossuaire :
"Nous avons été comme vous, vous serez comme nous, priez dieu pour nous"
PS : Merci à M. Maillard pour la photo en noir et blanc de son arrière grand-père et les infos qu'il m'a envoyées.
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