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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 08:00
Façade du collège Buvignier de VerdunComme promis hier, voici la fabuleuse histoire d'Isidore Buvignier...

Isidore (1812-1860), malgré un deuxième prénom ridicule qui lui vaudra les moqueries de ses petits camarades de classe (Eusèbe), fera lui aussi une carrière politique. La France se trouve dans une période charnière de l'Histoire puisque la Monarchie de Juillet, dirigée par Louis Philippe, vient de tomber sur les barricades républicaines de la révolution française de 1848. Isidore, alors avocat, force les autorités de Verdun à reconnaître la République. Il est nommé sous-commissaire du Gouvernement provisoire à Verdun puis élu Représentant du Peuple de la Meuse en 1848. Membre de l'assemblée constituante, il participera donc à la rédaction d'une nouvelle Constitution pour la IIe République encore balbutiante. Laissez moi maintenant vous conter comment il faillit entrer dans l'Histoire.

Dans cette période troublée de l'Histoire de France où l'on changeait de régime politique comme de chemise il n'était pas rare que les prisonniers politiques soient menacés de déportation voire d'exécution. Dans ces conditions l'article 5 du projet de constitution proposait que "la peine de mort [soit] abolie en matière politique". Isidore Buvignier proposa alors un amendement visant à supprimer les mots "en matière politique" ce qui aurait eu pour conséquence d'abolir la peine de mort également pour les crimes de droit commun. Cet amendement sera soutenu par une brochette de députés parmi lesquels Victor Hugo, Lamartine, Ledru-Rollin, Edgar Quinet, Carnot et Waldeck-Rousseau (excusez du peu !). Mais bon... comme vous vous en doutez, l'amendement sera rejeté et il faudra attendre 133 ans avant que le projet d'Isidore Buvignier se concrétise. Et les lauriers seront remis à Robert Badinter.

Isidore passa le reste de sa vie à lutter contre le retour au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte et fut naturellement condamné au bagne à Cayenne lorsque ce dernier réussit son coup d'état en 1851 et instaura le Second Empire. Isidore se réfugia alors en Belgique et mourru quelques années plus tard en France d'une maladie contractée en exile.

Franchement, je trouve que ce Buvignier là mériterait bien d'avoir son nom gravé au frontispice d'un collège. Mais c'est sans compter sur le troisième frère Buvignier, Charles, dont je vous raconterai la vie demain...

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commentaires

D
<br /> <br /> Le thuriféraire des frères Buvignier n'a sûrement pas fait ses humanités dans les années cinquante, parce qu'il aurait une orthographe un peu plus châtiée.<br /> <br /> <br /> Le barbarisme "mourru" pour : mourut, "exile" pour : exil, le trait d'union omis dans "ce Buvignier là" pour : ce Buvignier-là.<br /> <br /> <br /> Une ancienne élève du lycée Camille Sée, épouse d'un potache de Buv' (1952-1958). <br /> <br /> <br /> <br />
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S
J'en apprends de belles Maître Chronique....
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M
Bonjour !Merci de m'avoir invité à venir faire un petit tour ici via Copains d'Avant. Bien qu'habitant Nancy, je suis né à Verdun où j'ai vécu les 17 premières années de ma vie, jusqu'à mon baccalauréat.Comme beaucoup, je suis passé par le Collège Buvignier où j'ai été scolarisé durant quatre ans, de septembre 1968 à juin 1972, avant de me diriger vers le lycée Marguerite.Je suis venu régulièrement à Verdun jusqu'à l'année dernière, date du décès de ma mère qui y vivait toujours.A propos du collège Buvignier, j'aimerais raconter une anecdote : mon premier cours fut une heure d'histoire-géographie avec un professeur, une femme, dont j'ai oublié le nom. Mais elle nous réserva une surprise assez étonnante en se levant de sa chaise. Sa jupe s'étant accrochée à sa ceinture, dans le dos, elle nous permit de contempler pendant une bonne partie de l'heure son panty à carreaux roses et blancs.Pour quelques uns d'entre nous, les garçons surtout, il y avait là de quoi nous émoustiller avec une entrée en matière assez sexy et nous distraire de l'objectif de cette rencontre, l'instruction !A bientôt et bravo pour ce très beau blog.
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B
Je suis en train de me marrer tout seul en imaginant que votre ancienne prof d'Histoire-Géo, aujourd'hui à la retraite,  pourrait passer par ici et laisser un commentaire sur cet article...Si ça tombe elle l'avait fait exprès pour attirer votre attention...
C
J'adore cette photo où le chat te regarde alors qu'il est à l'autre fenêtre de l'appartement !!:)
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D
Le collège buvignier, tiens mais j'y suis allé pendant 4 ans moi
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Philippe Burlet

Un artiste verdunois qui roule des mécaniques

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