8 décembre 2007
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C'est l'hiver, de noirs nuages envahissent le ciel lorsque je pénètre dans la Cathédrale par la rue Monseigneur Ginisty (Google Maps). J'entends des pas résonner quelques part à l'intérieur. Les cierges projettent des ombres vacillantes sur les piliers lorsque la porte du cloître se referme derrière une forme fuyante.
L'orgue du XVIIIe siècle, immense, laisse entendre un bourdonnement venu d'outre-tombe. Je lève les yeux vers la voûte 18 m plus haut puis me dirige d'un pas hésitant vers le choeur en empruntant un des couloirs latéraux. Je passe devant le Portail de la Vierge puis devant plusieurs Chapelles vaguement éclairées. Dans l'une d'entre elles, quelques cierges ont réveillé la Bête qui tente de se dégager de l'épée de St Michel. Je poursuis mon chemin et emprunte l'escalier qui s'enfonce dans le sol jusqu'à la Chapelle Ste Walburge. Dans cette petite crypte latérale du XIIe siècle le regard est immanquablement attiré par les chapiteaux qui ont conservé leur polychromie originelle. Je me situe alors au niveau du rez-de-chaussée de l'ancienne tour romane détruite en 1755 (comme quoi tout change...) et sur ma droite se trouve l'ouverture de la Grande Crypte romane réalisée par Garin de 1136 à 1160.
L'atmosphère est pesante, surtout quand l'on sait qu'il y a encore un siècle toute cette zone souterraine était comblée par de la terre, les grandes orgues sont maintenant pratiquement inaudibles et je suis sûr que si je criais... personne ne m'entendrait. C'est à l'occasion de la reconstruction de la Cathédrale, faisant suite aux bombardements de la Première Guerre Mondiale, que l'on redécouvrit cette crypte que les architectes Ventre et Delangle dégagèrent et restaurèrent de 1920 à 1940. Quelle intrigante sensation que de pouvoir contempler, en même temps, les signatures des tailleurs de pierres du XIIe et les chapiteaux de l'époque contemporaine représentant des scènes de la guerre 1914-1918.
Le chemin de procession me fait passer devant la statue de la vierge, couronnée par le pape Jean XXIII, puis m'entraîne jusqu'à la Chapelle St Auguste dont les voûtes sont couvertes de peintures murales du XVe siècle. L'Annonciation, le Christ montrant ses plaies, le Crucifiement, la Présentation de la Vierge au Temple, la Visitation. La Résurrection des morts. Le boyau qui remonte à la surface laisse percevoir, telle une colonne vertébrale que n'aurait pas reniée H.R. Giger, la succession des clefs de voûtes du deuxième couloir latéral.
Tandis que je remonte à la surface l'orgue envahit de nouveau l'édifice, je dépasse de nouvelles chapelles et me dirige vers la sortie. Je me retourne une dernière fois vers les vitraux qui surplombent le cloître, juste à temps pour contempler la myriade de projections multicolores causées par un furtif rayon de soleil.
La lueur disparaît, le souffle des grandes orgues laisse la place à un silence de mort. Je sors...
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L'atmosphère est pesante, surtout quand l'on sait qu'il y a encore un siècle toute cette zone souterraine était comblée par de la terre, les grandes orgues sont maintenant pratiquement inaudibles et je suis sûr que si je criais... personne ne m'entendrait. C'est à l'occasion de la reconstruction de la Cathédrale, faisant suite aux bombardements de la Première Guerre Mondiale, que l'on redécouvrit cette crypte que les architectes Ventre et Delangle dégagèrent et restaurèrent de 1920 à 1940. Quelle intrigante sensation que de pouvoir contempler, en même temps, les signatures des tailleurs de pierres du XIIe et les chapiteaux de l'époque contemporaine représentant des scènes de la guerre 1914-1918.
Le chemin de procession me fait passer devant la statue de la vierge, couronnée par le pape Jean XXIII, puis m'entraîne jusqu'à la Chapelle St Auguste dont les voûtes sont couvertes de peintures murales du XVe siècle. L'Annonciation, le Christ montrant ses plaies, le Crucifiement, la Présentation de la Vierge au Temple, la Visitation. La Résurrection des morts. Le boyau qui remonte à la surface laisse percevoir, telle une colonne vertébrale que n'aurait pas reniée H.R. Giger, la succession des clefs de voûtes du deuxième couloir latéral.
Tandis que je remonte à la surface l'orgue envahit de nouveau l'édifice, je dépasse de nouvelles chapelles et me dirige vers la sortie. Je me retourne une dernière fois vers les vitraux qui surplombent le cloître, juste à temps pour contempler la myriade de projections multicolores causées par un furtif rayon de soleil.
La lueur disparaît, le souffle des grandes orgues laisse la place à un silence de mort. Je sors...
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