
Cela faisait quelques temps déjà que nous n'étions pas retournés sur le champs de bataille. Il faut dire que nous avions été un peu déçu lors de nos visites de certains "hauts lieux du tourisme de mémoire". Entre le mythe de la tranchée de baïonnettes, le petit train de la citadelle souterraine de Verdun et le traitement religieusement moral du conflit à l'Ossuaire de Douaumont, le "tourisme de mémoire" ne laissait que peu de place... à l'Histoire.
Nous fûmes toutefois attiré au
Memorial de Verdun par une affiche annonçant une exposition intitulée "De l'icône à la caricature - La représentation des personnalités pendant le 1er conflit mondial". Cette exposition temporaire prenant fin le 15 novembre 2008, nous avons décidé d'aller rapidement la visiter.
Et là, je dois dire que nous n'avons pas été déçu puisque le Mémorial traite bien de l'Histoire de la bataille de Verdun.

Nous avons juste eu une petite crainte dans les premiers mètres de la visite puisqu'il n'y était question que d'armes et de fiches techniques (Savez-vous que le 90 mm de Bange, modèle 1877, dont la portée est de 9 km, a un canon de 1,80 m, un poids de 1,2 tonnes, et qu'il tire un à deux obus à mitraille 1883 de 8,7 kg avec une vitesse initiale de 455 m/s ?).
Ensuite, les panneaux se font plus nombreux, et j'imagine que leur lecture intégrale demande plusieurs heures de visite. Mais cela est nécessaire pour comprendre comment, par le jeux des alliances, toute l'Europe a pu sombrer dans le chaos. On découvre le matériel de l'époque, les innovations en matière d'armement et de défense (fini les pantalons rouge garance, bonjour le bleu horizon), les gaz de combat, les tactiques militaires parfois foireuses, le nécessaire travail des femmes, les indispensables progrès de la médecine face aux nouveaux types de blessures, l'artisanat des tranchées, etc.

La visite se poursuit par la projection d'un film d'environ une demi-heure, plutôt bien fait (si ce n'est un petit bémol dans la dernière minute), parsemé de citations de quelques écrivains français et allemands ayant participé à la Grande Guerre, comme Guillaume Apollinaire.
On arrive enfin à l'exposition temporaire sur l'usage des caricatures pendant la Première Guerre mondiale, mode d'expression privilégié pour dénigrer l'adversaire et moyen de désinformation et de subversion particulièrement efficace pour les états soucieux de contrôler et de censurer la presse.
Au final, on sort de là content d'avoir appris des choses et c'est très bien.
Articles connexes :