
Les deux prochains dimanches, le 9 et le 16 mars 2008, toutes les villes de France vont voir affluer les électeurs afin de renouveler le stock de maires et de conseillers municipaux. Toutes ? Non, car six villages meusiens vont échapper à la règle.
Il s'agit bien sûr des six communes "mortes pour la France" lors de la bataille de Verdun en 1916 et qui ne furent jamais reconstruite. Sans aucun habitant, les communes de Beaumont-en-Verdunois, Bezonvaux, Cumières-le-Mort-Homme, Fleury-devant-Douaumont, Haumont-près-Samogneux et Louvemont-Côte-du- Poivre ont toutefois chacune un maire... enfin presque.
En fait, afin de conserver leur mémoire, l'Etat décida en 1919, lors des premières élections municipales organisées après le conflit, de ne pas les rattacher à d'autres communes (comme c'est arrivé dans la Marne) et de les doter d'un conseil municipal restreint, composé de trois membres, appelé Commission municipale.
Faute d'électeurs, ces commissions sont nommées par le Préfet de la Meuse après le deuxième tour des élections municipales et, celui que l'on nomme abusisement "Monsieur le Maire" n'est officiellement que le "Président de la commission municipale". Il possède pratiquement les mêmes attributions que ces collègues élus mais n'a pas le statut de "grand électeur" et ne participe donc pas à l'élection des sénateurs. Il n'a pas non plus de mairie et doit donc se contenter de son domicile (situé forcément dans une autre commune) pour remplir ses fonctions.
A noter qu'il est bien obligé de tenir un registre d'état civil de sa commune mais que ce n'est pas cette tâche qui lui prend le plus de temps puisque celui-ci est bloqué à "zéro habitant" depuis 1918.
Voilà, tout cela pour dire que pour ces six communes le résultat de l'élection municipale de 2008 est déjà connu : personne ne sera élu.
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