
Revenons un peu à Verdun. Je vais vous parler aujourd'hui de ce qui constitue vraisemblablement la plus ancienne porte conservée de la Ville : la porte Châtel.
On retrouve sa trace à l'époque gallo-romaine. En ces temps reculés Verdun n'était qu'un camp fortifié en haut de la colline où se trouve actuellement la Cathédrale. Les celtes appelait cela un oppidum, et les romains, toujours plus malins que les autres, préféreront le terme de castrum. Profitons de ce petit saut dans le temps pour rappeler que ce sont les gaulois qui ont donné à notre charmante cité le nom de Verdun signifiant la forteresse (dunum) qui surveille le passage sur une rivière (vir).
Nous sommes au IIIe siècle, le castrum romain n'est pas bien grand (500 m sur 250 m) et on peut y pénétrer par deux portes : la porte Mazel à l'est (qui se situait vers "les petits degrés" actuels) et la porte Châtel à l'ouest, la seule que les années aient épargnée (voir ce petit
plan) . Ce camps retranché est régulièrement la cible d'invasion, et l'année 451 verra même la destruction complète de la ville par le fléau de Dieu en personne, j'ai nommé le cruel
Attila, roi des Huns. L'Evêque de la place de Verdun comparera dans ses écrits Verdun à un "un champ labouré par les sangliers et les bêtes sauvages".
La cité est aussitôt reconstruite (avec cette fois-ci l'église à l'intérieur des murs du castrum, à l'emplacement de l'actuelle cathédrale) et ses défenses sont renforcées afin de résister un peu mieux aux assauts barbares. Le moyen-âge voit également la création d'une troisième porte dite "du princier". La porte Châtel tel que nous pouvons la voir date de cette époque (XIIe siècle) et certains l'appellent alors Porte Champenoise car c'est par elle que l'on accède... à la Champagne (c'est bien il y en a au moins un qui suit). Elle sera ensuite régulièrement retouchée avant d'être finalisée par Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban au XVIIe siècle, et inscrite à l'inventaire des monuments historique en 1924.
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