
Cet article me permet d'inaugurer une nouvelle catégorie qui regroupera les billets ne se rapportant ni à Verdun, ni à la Meuse. Pour faire simple cette catégorie répondra au nom de "Ailleurs". Et l'ailleurs qui nous intéresse aujourd'hui se situe à Reims, et plus précisément au Centre Culturel Saint Exupéry où nous sommes allés assister au vernissage d'une exposition intitulé "La chapelle Sophie".
Le concept de l'expo ? C'est très simple : la chapelle Sophie est un lieu de culte dédié à Sainte Sophie, dans lequel sont présentés, d'une part, la quête identitaire de la girafe Sophie et, d'autre part, les dix commandements du culte girafique.
Il faut avant tout comprendre que cette petite girafe de caoutchouc (créée par la société Vulli en 1961) n'a absolument pas conscience d'être une girafe. C'est donc avec stupeur qu'elle découvre sa propre définition dans un dictionnaire, puis qu'elle observe ses congénères du zoo de Berlin à la TV. De ces découvertes découle la prise de conscience de ce que l'artiste, Pierre Lesjean, nomme la Girafitude (dans le monde des humains cela doit correspondre à une notion intermédiaire entre l'Humanité et l'
anthropocentrisme). Prise de conscience qui donne bien évidemment naissance à un culte mettant en scène un Dieu unique que les girafes créent à leur image (What else ?).

Dans la suite de l'exposition nous découvrons alors "la force du verbe" ou, dit autrement, le Décalogue des girafes. Des girafes Sophie mettent ainsi en scènes ces dix commandements dont l'ordre peut surprendre ("Tu ne tueras point" n'arrive qu'en sixième position, loin derrière "Je suis l'Eternel ton Dieu").
Enfin, le vitrail au dessus de l'autel de la Girafitude rappelle le martyre de Sainte Sophie et de ses trois filles, démembrées, fouettées, disloquées, grillées, bouillies, j'en passe et des meilleurs.
Je laisse le mot de la fin à l'artiste : "
je ne peux en effet m’empêcher de faire le parallèle entre la girafe Sophie et les martyres des premiers chrétiens car, tout en subissant les maltraitances corporelles des enfants, la girafe Sophie couine à peine, ne se plaint jamais et continue d’afficher un sourire béat en exprimant ainsi toute sa girafitude". Pierre Lesjean
PS : l'intégralité du Décalogue se trouve sur le
blog de Casy PS2 : Au fait, l'artiste c'est mon tonton alors vous z'avez intérêt à aller voir son expo !