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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 21:01
Reprenons l'histoire de la Révolution Française où nous l'avions laissée dans l'article précédent, et voyons comment Verdun s'est retrouvée mêlée à tout cela...

Après son arrestation à Varennes le 21 juin 1791, Louis XVI est plus ou moins assigné à résidence au Palais des Tuileries et, bien qu'il reste le roi des Français, ses pouvoirs lui sont retirés ; pas pour très longtemps puisque l'Assemblée le rétabli dans ses prérogatives le 16 juillet 1791. Sa tête n'est pas encore prête à tomber...

De leur côté les monarques européens regardent d'un drôle d'oeil cette révolution française qui pourrait donner des idées à leurs peuples soumis. Et, de menaces en ultimatum, la France finit par déclarer la guerre à l'Autriche, et par le jeu des alliances à la Prusse, le 20 avril 1792.

En fait, c'est Louis XVI lui-même qui demande à entrer en guerre, espérant que ses voisins couronnés viendront l'aider à récupérer son pouvoir absolu et mettront fin à cette stupide révolution. De son côté, l'Assemblée, poussée par les Girondins, espère, elle,  répandre les bienfaits de la Révolution dans toute l'Europe.

Pour fêter cette guerre qui durera 23 ans, Rouget de l'Isle écrit une chansonnette facilement mémorisable, même par des soldats, chansonnette qui deviendra plus tard "La Marseillaise".

Pour être franc, je ne sais pas trop en quoi a consisté cette guerre jusqu'au mois d'août 1792. Toujours est-il, qu'à ce moment là les événements se précipitent. Quelques décisions royales provoquent la grogne du peuple, l'insurrection gronde, l'armée prussienne et les contre-révolutionnaires français en exil menacent Paris d'une «exécution militaire et une subversion totale» si quelqu'un fait du mal au roi ou à la reine. Le 10 août les sans-culottes s'emparent des Tuileries, le 11 août l'Assemblée nationale devenue législative met en place un conseil exécutif provisoire et instaure le suffrage universel. Le 13 août 1792 la famille royale est enfermée à la prison du Temple.

Forcément, la Prusse et l'Autriche ne sont pas trop contentes et elles engagent les hostilités aux frontières nord-est de la France le 19 août ; et pendant que Longwy capitule, à Verdun on se prépare à recevoir l'ennemi.

Il faut bien se rendre compte que l'armée révolutionnaire de fait pas trop la fiérote. La plupart des officiers et pas mal de soldats à tendance royaliste ont depuis longtemps quitté la France pour rejoindre les monarchies voisines, et l'Assemblée a beau lever quelques dizaines de milliers d'hommes, le compte n'y est pas. Pour couronner le tout nos amis sans-culottes avaient un peu oublié de tenir compte d'une éventuelle l'alliance de l'Autriche avec la Prusse.

Et à Verdun c'est encore pire. Les remparts, encore en travaux à certains endroits, sont intenables par manque d'hommes, de canons et de munitions adaptées. Devant cette situation aussi désavantageuse, le commandant de la Place de Verdun, le Général Galbaud, demande et obtient d'être affecté ailleurs, et il cède la patate chaude au plus ancien des officiers de la garnison : le lieutenant colonel Nicolas-Joseph Beaurepaire du bataillon de Mayenne-et-Loire.

Le 29 Août, Verdun est assiégée par les prussiens. Malgré l'inégalité des forces en présence, Beaurepaire et le conseil de défense de la ville décident de résister afin de bloquer la marche des prussiens sur Paris. Mais la résistance ne durera pas. Le 31 août 1792 débute le bombardement de la ville et dans la nuit du 1er au 2 septembre 1792 le Conseil de Défense finit par voter la capitulation contre l'avis de Beaurepaire.

Au petit matin on retrouvera le corps sans vie de Beaurepaire, tué d'une balle dans la tête. Même si certains affirment qu'il fût assassiné par des royalistes impatient de pactiser avec les prussiens, il semblerait plutôt qu'il se soit lui-même donné la mort pour l'honneur (et pour avoir un pont à son nom à Verdun).

Quoiqu'il en soit, les prussiens s'apprête à prendre possession de la Place de Verdun et à marcher ensuite sur Paris.

A suivre...

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 10:09
Varennes-en-ArgonneDans les articles qui vont suivre je vais vous montrer le rôle prépondérant qu'ont joué la Meuse et Verdun dans la Révolution Française. Pour commencer, voici l'épisode mémorable de la fuite du roi et de son arrestation à Varennes-en-Argonne. Et oui, pour ceux qui l'ignoraient : Varennes-en-Argonne se trouve en Meuse...

Petit rappel historique : en mai 1789 la France se trouve encore sous l'Ancien Régime, le marasme économique est tel que le roi, Louis XVI, accepte de réunir les trois ordres (Aristocratie, Clergé et Tiers Etat) au sein des Etats Généraux. Le Tiers Etat (la petite bourgeoisie) obtient que les votes se fassent dorénavant par tête et non plus par ordre, et devient ainsi majoritaire. Le 17 juin on assiste à la suppression des ordres et à la création de l'Assemblée Nationale. Le 9 juillet l'assemblée se réunit à Versailles et se proclame Assemblée constituante. Le roi n'aime pas trop l'idée mais il cède. A partir de maintenant c'est l'assemblée nationale, et par sa voix le Peuple, qui fait la loi.

La Bastille est prise le 14 juillet 1789 ; ce fait d'arme quelque peu inutile mais fortement symbolique marque le début officiel de la Révolution française. Les privilèges sont abolis le 4 août 1789 (pile-poil 216 ans avant mon mariage !), la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen est adoptée le 26 août, le Roi de France devient le roi des Français et se retrouve à appliquer les lois constitutionnelles depuis le Palais des Tuileries. Le 14 juillet 1790 le roi assiste à la Fête de la Fédération et prête serment à la constitution fraîchement établie.

Tout aurait pu se passer pour le mieux dans la meilleure des monarchies constitutionnelles possible mais Louis XVI, en bon chrétien, n'apprécie pas trop la politique anti-religieuse des députés (suppression de la dîme, nationalisation des biens du clergé, etc.) et il espère bien, d'une façon ou d'une autre, récupérer ses pouvoirs perdus. Il décide donc, sur les conseils d'un certain Mirabeau et avec l'aide d'Axel de Fersen de quitter Paris pour se rendre à Montmédy. Le plan est simple : Montmédy est le quartier général du marquis de Bouillé dont les troupes sont dévouées à la monarchie. Le roi espère ensuite pouvoir marcher sur Paris et écraser la Révolution dans l'oeuf.

Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, voilà donc le roi qui prépare son baluchon et qui demande à sa petite famille de faire de même. Et hop ! Louis XVI, Marie-Antoinette, leurs deux enfants et leur gouvernante, ainsi que la soeur du roi embarquent séparemment à bord d'une berline et d'un cabriolet, avant de se rejoindre dans la berline à Claye-Souilly (77).

Afin de passer inaperçus chaque membre du convoi avait une identité d'emprunt : les enfants royaux et leur gouvernante devenaient la baronne de Korff et ses deux filles (le Dauphin étant déguisé en demoiselle pour l'occasion). Louis XVI et sa soeur se transformaient en intendant (M. Durand) et en dame de compagnie de la baronne, et Marie Antoinette d'Autriche prenait le rôle de gouvernante (Mme Rochet). Et pour ne pas attirer l'attention, la berline était tirée par six chevaux, privilège réservé au roi. Faut quand même être un peu couillon...

De son côté, Bouillé envoie des Dragons et des hussards à la rencontre du roi pour sécuriser la route.

Varennes-en-ArgonneAu petit matin, la disparition de la famille royale est constatée et Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, que les livres d'Histoire retiendront sous le pseudonyme de Marquis de La Fayette, envoie des courriers un peu partout pour ordonner l'arrestation des fuyards, tandis que l'assemblée constituante, pour faire bonne figure, annoncera officiellement que le roi a été enlevé.

La famille royale, de son côté, flâne, s'arrête pour pique-niquer et cueillir des fleurs des champs (la vitesse moyenne du périple ne dépassera pas 11km/h). Tant est si bien qu'à la nuit tombée la berline des fuyards n'arrive qu'à Sainte-Ménéhould (prononcer "Menou") où elle attire l'attention du responsable du relais, Jean-Baptiste Drouet, qui avait vécu quelques temps à Versailles et qui connaissait un peu la trombine du futur décapité. Mais le carrosse ne fait qu'une rapide pause et file déjà vers la Meuse. Drouet alerte la municipalité et il reçoit la mission de galoper jusqu'au poste suivant afin d'y faire stopper le roi.

Il se dirige donc avec son copain Guillaume vers la forêt d'Argonne, passe Les Islettes et entre le premier dans Varennes (Google Maps). Là, Drouet alerte les habitants et le procureur de la commune (l'épicier Sauce) et la petite troupe se préparent à accueillir ses invités de marque en barricadant le pont sur l'Aire, passage obligé vers Montmédy. La berline arrive vers 23h30 et se retrouve stoppée bien avant la barricade, au niveau de l'église Saint-Gégoult qui enjambe la rue (il n'en reste aujourd'hui que la tour sur la photo).

Les passagers, rapidement confondus, sont invités à descendre de voiture et passeront la nuit de la fête de la musique dans la maison du procureur Sauce, encerclée par la garde nationale et par des milliers de curieux attirés par le tocsin qui retentit. Les Dragons envoyés par Bouillé préfèrent retourner leur veste et, dès le lendemain matin, le roi et sa famille reprennent la route de la capitale, escortés par trois députés, la garde nationale varennoise, des Dragons et des milliers de badauds en colère.

La fuite du roi et son arrestation à Varennes-en-Argonne marquent un tournant dans la Révolution : la confiance entre le souverain et son peuple est définitivement rompue. Louis XVI est provisoirement destitué de ses pouvoirs, et la famille royale est assignée à résidence au Palais des Tuileries, et placée "sous la surveillance du Peuple".

A suivre...

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24 mars 2008 1 24 /03 /mars /2008 14:42
Christian CantosAprès la Galerie Diastole Systole dont nous avions parlé dans cet article, voici une galerie tout aussi intéressante: la Galerie Art Action.

Située au 24Bis rue Saint Louis à Verdun, elle sert de salle d'exposition, d'atelier, mais également de résidence d'artistes. L'association qui gère cette galerie est née il y a maintenant dix ans avec dans la tête un panaché d'idées. Promouvoir la culture et les artistes, permettre des échanges entre les différentes formes artistiques (peinture, sculpture, photographie, mais aussi musique, poésie, théâtre, etc.), et surtout faire de cette galerie un lieu de vie dans lequel se côtoient régulièrement artistes et visiteurs.

Actuellement vous pouvez admirer les oeuvres de deux artistes. Le premier c'est Christian CANTOS, un peintre musicien dont les acryliques sur toiles au relief prononcé font apparaître de façon récurrente un élégant personnage en chapeau haut de forme. N'y connaissant pas grand chose en peinture, je dirais que les traits me font penser à Hugo Pratt et les couleurs à Enki Bilal. Bref, j'aime bien.

Le deuxième c'est Michel LEGER, fabriquant d'images depuis 1968 comme il se définit lui-même. Les photos qu'il expose ici ont été prises dans la ville, peu importe laquelle. Il se promène dans les rues et photographie les murs, principalement ceux des vieilles usines.

La Galerie Art Action a encore des projets plein la tête, et elle vient tout juste de créer son blog, n'hésitez donc pas à le visiter régulièrement pour connaitre les dates des prochains vernissages.

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 08:35
Le cloître de la Cathédrale de VerdunLorsque vous entrez dans la cathédrale de Verdun vous pouvez apercevoir une porte dans le mur sud, de l'autre côté de la nef. Elle semble fermée et de prime abord on hésite à l'ouvrir de peur de violer un lieu interdit, pourtant il ne faut pas hésiter à la franchir car elle donne accès à un trésor architectural : le cloître.

De la construction du XIIe siècle il ne reste plus grand chose si ce n'est quatre statues monumentales représentant "Adam et Eve" (en train de tchatcher avec un serpent enroulé autour d'un pommier), "Caïn et Abel" (à peine surpris par l'apparition de la main de Dieu qui traverse les nuages pour leur chiper leurs offrandes), "l'Annonciation" (avec l'archange Gabriel qui explique calmement à Marie que Dieu lui a fait une surprise), et enfin un évêque qui pourrait bien être Saint Saintin dont je vous parlais dans cet article.

Au XVIe siècle, un certain Nicolas Masson, qui avait sans doute trop regardé D&CO sur M6, décida que tout cela était un peu ringard. C'est donc au pied du mur que l'on vit le Masson tout réaménager en style gothique flamboyant. Et je dois dire que le résultat est plutôt pas mal.

Ce qui frappe le plus ce sont les remplages (les dentelles en pierres dans les ouvertures). Ce qui frappent un peu moins c'est qu'ils sont tous différents ! Ca mérite le coup d'oeil. Les clés de voûtes sont également remarquables de par leur diversité (certaines représentent même des visages).

Le cloître de la cathédrale de VerdunUne porte située dans la partie orientale du cloître donne sur un couloir vitré qui mène à la salle capitulaire dans laquelle sont exposées, jusqu'au 24 mars, des oeuvres d'Ipoustéguy, sculpteur originaire de Dun-sur-Meuse et décédé en 2006. Je dois avouer que je n'ai pas trop accroché au style des tableaux exposés (pochoir, peinture soufflée et couleurs pastelles ne correspondent pas à l'idée que je me fais de la passion du Christ), mais ce que j'ai pu voir par ailleurs des oeuvres d'Ipoustéguy me donne envie de visiter d'autres expositions du Maître.

Je passe sur les bombardements de la Première Guerre mondiale qui ont tout saccagé et sur la reconstruction qui rendit le cloître encore plus beau qu'aupéravant et j'en viens au sujet qui fâche : figurez-vous qu'entre les deux guerres la partie centrale du cloître avait été aménagé en jardin, divisé en quatre par un cheminement qui menait aux deux statues situées au pied de la Cathédrale. Cela était du plus bel effet comme en témoigne cette photographie, mais cela n'est plus, ce petit jardin d'agrément ayant été remplacé par une pelouse des plus communes. Peut-être que si tout le monde écrit à l'Evêque de Verdun on pourrait récupérer cette aménagement qui sublimait le cloître...

Tiens ! Il y a une photo du cloître sur le blog de Casy.

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16 mars 2008 7 16 /03 /mars /2008 16:04
Sépulture de Raymond Poincaré à NubécourtC'est en nous rendant  de Verdun à Evres que nous sommes passés devant une étrange pancarte signalant que nous étions à proximité de la tombe du Président Raymond Poincaré. Nous étions alors en pleine campagne meusienne, dans le petit village de Nubécourt (Google Maps). Ni une ni deux, nous abandonnons provisoirement notre itinéraire d'origine pour nous garer quelques centaines de mètres plus loin, près de l'entrée de l'Eglise Saint Martin.

Le parcours fléché nous invite à contourner l'édifice gothique  du XVe siècle et à pénétrer dans un carré du cimetière réservé aux illustres descendants de la famille Gillon-Poincaré ; un petit écusson du Souvenir Français à l'entrée indiquant que cet espace est entretenu par cette association.

Ce carré privé du cimetière contient une vingtaine de sépultures dont la plupart sont surmontées de plaques de marbre ovoïdes ; et contre toute attente ce n'est pas l'ancien Président qui a la plus grosse. Par contre il a le droit à deux plaques car il est inhumé avec sa femme Henriette (c'est la tombe qui se trouve au premier plan).

Pour la petite histoire, Raymond parle de ce cimetière dans le cinquième Tome de ses Mémoires pour évoquer un souvenir douloureux  :

"La poste me communique un télégramme ainsi conçu : « Troyes, 25-9-14, 18 heures. Information, Paris. Allemands ont, à Nubécourt (Meuse), transformé en cabinets d’aisance concession mortuaire famille Poincaré, ont saccagé toutes maisons où était portrait Poincaré. » Cette nouvelle, telle qu’elle est présentée dans cette note de presse, ne m’est pas confirmée ; mais, d’après des renseignements précis que reçoit mon frère Lucien, les Allemands ont pris chez lui, à Triaucourt, et emporté sur des camions mes portraits et photographies ; et, chose plus odieuse, dans le petit village de Nubécourt, ils ont forcé la porte close de notre paisible cimetière familial pour inhumer plusieurs de leurs officiers auprès des tombes où mes parents et mes grands-parents dorment sous les pervenches, là même où ma femme et moi, nous irons rejoindre ceux qui nous ont tant aimés. J’ai quelque peine, malgré tout, à détourner ma pensée de ces horreurs…"

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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 23:02
La chambre des secretsAurélie vient de m'embarquer le plus gentiment du monde dans une des choses que j'exècre le plus sur Internet : une chaîne. Comme il ne s'agit pas ici de pourrir les boîtes mails de mes amis, je vais tout de même me laisser prendre au jeu. Ma mission, puisque je l'accepte, est donc de révéler six secrets et de contaminer ensuite six autres blogs. Allez hop ! Je mets cette photo prise dans la cathédrale de Verdun et je vous révèle mes secrets :

1- Au risque de briser un mythe, nous ne sommes pas arrivé à Verdun en reculant. En fait nous étions dans notre voiture et, Casimir pourra vous le confirmer, nous roulions bien en marche avant.

2- La plupart des photos de ce blog sont retouchées. Par exemple, il y avait plein de fils électriques sur la photo de l'église de Regret, et j'ai enlevé les branches qui traînaient sur celle du mémorial de Montfaucon. Il faut croire que ça ne se voit pas trop puisque personne ne dit rien.

3- Certains internautes sont arrivés sur ce blog à partir de google en tapant "combinaison moulante homme", "menace du martinet", "anarchie playmobil", "anti mousse puissant" ou "jingles radio gratuit". On se demande parfois à quoi ça sert de faire un blog sérieux et de qualité...

4- Dans l'article sur Saint Nicolas j'avais écrit qu'Arsène Lux se trouvait à droite sur la photo alors qu'il s'agissait en fait du Père Fouettard.

5- Le pseudo Bertaga provient du titre de l'album live des Bérurier Noir, "Viva Bertaga", enregistré en 1989 à l'Olympia. Pour trouver ce titre les Bérus s'étaient directement inspirés de l'univers de San Antonio, "Viva Bertaga" étant un de ses nombreux romans. Le groupe lui avait déjà piquer le nom de Bérurier, un des principaux personnages de sa saga policière.

6- L'article le plus lu sur ce blog ne parle même pas de Verdun. Il s'agit de celui sur l'Ossuaire de Douaumont.

Mission accomplie !

Je décide donc arbitrairement de contaminer :
Et pour voir s'ils ont de l'Humour :
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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 07:00
Hubert Lucas - Président fondateur de la Société Philomathique de VerdunLa Société philomathique de Verdun est une société savante qui fut fondée le 1er août 1822 par Hubert Lucas, conservateur des collections d'histoire naturelle à Verdun. Remarquons au passage qu'au regard des activités botaniques de son premier Président, cette association aurait pu s'appeler "Société Linnéenne", mais le terme philomathique (parfois écrit philomatique), néologisme d'inspiration grecque désignant celui "qui aime les sciences", lui fut préféré.

Quelques autres associations meusiennes ont bien évidemment existé avant elle (par exemple la "Société des archers et arquebusiers" créée à Verdun au XVIIe siècle), toutefois la Société Philomathique de Verdun reste la plus ancienne association meusienne ayant conservé son nom d'origine.

Elle fut officiellement autorisée par le Ministère de l'Instruction publique, chargé de l'Intérieur, le 25 août 1834, et sera déclarée établissement d'utilité publique par décret impérial du 4 avril 1860 (ce dont les membres de l'époque n'était pas peu fiers).

Les statuts de cette Société précisent qu'elle s'est donnée pour but "l'étude des Lettres, celle des Sciences Naturelles, Physiques et Mathématiques, leur application aux Arts, la recherche, la description et la conservation des Antiquités, les progrès du Commerce, de l'Industrie, des Arts, de l'Agriculture ; en général, tout ce qui peut offrir de l'intérêt et de l'utilité". Et comme cela ne suffisait pas, l'étude de l'histoire locale fut plus tard ajouter à cette liste.

La Société se compose de Membres Titulaires, résidant à Verdun, dont le nombre ne peut excéder trente-six, ainsi que d'un nombre indéterminé de Membres Associés (verdunois également) et de Correspondants. Au XIXe siècle les membres étaient principalement des notables (médecins, principal du collège, Maires, officiers du génie, professeurs, propriétaires terriens, avocats, etc.). Et, sauf si le règlement intérieur à évolué depuis le siècle dernier, il doit en être de même aujourd'hui. En effet, si vous souhaitez devenir Membre de la Société Philomathique, il vous faudra être présenté par au moins deux des Sociétaires, et réunir au scrutin secret l'unanimité des suffrages des Membres présents ; et bien sûr payer la cotisation annuelle ainsi qu'un "droit de diplôme".

Musée de la Princerie En 1840 la Société Philomathique publie le premier tome de ses Mémoires, recueil des travaux réalisés par ses membres et ses correspondants philomathes au cours des années passées. Dans ce premier tome on trouve pelle-mêle les titres suivants :
  • - "Mémoire sur les faussaires modernes qui ont contrefait les médailles antiques"
  • - "Recherches sur quelques camps anciens dans la Lorraine"
  • - "Réflexions critiques sur l'économie politique"
  • - "Aperçus historique sur les animaux réduits en domesticité chez les peuples anciens"
  • - "Recherches sur l'invention et le perfectionnement des moulins et des pierres meulières des anciens"
  • - "Notes sur la transformation des étamines en pétales dans les fleurs doubles"
Au total quinze tomes seront publiés jusqu'en 1901. Ils sont aujourd'hui libres de droit et téléchargeables sur le site Gallica. Et il semble que la Société Philomathique de Verdun continue de publier annuellement un Bulletin.

Dès sa création, la Société Philomathique fait collection des objets d'histoire naturelle, d'antiquités et d'arts qui lui sont offerts, et au milieu du XIXe siècle elle gère le Musée de Verdun situé à l'origine au Collège puis à l'Evêché. D'abord ouvert deux jours par semaine (le jeudi et le dimanche en 1853) il sera réaménagé puis inauguré officiellement par la municipalité le 16 septembre 1874, avant de trouver sa place définitive à l'hôtel de la Princerie en 1932, qui constitue aujourd'hui encore le siège social de la Société Philomathique.

Toujours reconnue d'utilité publique par le Ministère de l'Intérieur, la Société se réunit tous les premiers jeudi du mois à 20h30 au musée (16, rue de la Belle Vierge), séances pendant lesquelles ses honorables membres débattent des travaux en cours et partagent leurs connaissances et leurs recherches sous forme de conférences traitant principalement de l'histoire locale.

Musée de la PrinceriePour la légende, on raconte que le rosicrucien britanique Harvey Spencer Lewis aurait entretenu des relations avec la Société Philomathique de Verdun quelques années avant de fonder, en 1915 à New York, l'Antiquus Mysticusque Ordo Rosae Crucis (en français : "Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix"), également connu par son sigle AMORC. Harvey se vantait même d'être "agrégé de la Rose-Croix" grâce à des "membres du vieux collège de Rosicruciens à Verdun, France" (Source : revue Renaissance Traditionnelle, N° 101/102, de janvier-avril 1995). De son côté, son fiston Ralph Lewis évoquera plusieurs fois le fait que son père (Harvey) était membre de la Société Philomathique de Verdun. Coïncidence conspirationniste : l’AMORC utilisera parfois un nom proche de celui de la Société Philomatique lorsqu’il commencera ses activités dans certains pays, comme le Mexique, où l’Ordre voilera son existence sous le nom de Socedad Filomatica (Source : http://www.rose-croix.org).

Mais remettons un peu les pieds sur terre. Actuellement le musée de la Princerie est ouvert tous les jours sauf le mardi du 1er avril au 31 octobre, de 9h30 à 12h et de 14h à 18h.

Bonne visite.

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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 16:51
Nécropole de DouaumontTout le monde en parle, presse, radio, télévision, internet, l'info a déjà fait le tour du monde. Le dernier combattant français de la Première Guerre mondiale n'est plus.

Vous pourrez lire partout la biographie de Lazare Ponticelli, ses faits d'armes à Verdun et ailleurs, ainsi que les innombrables messages de sympathie exprimés par les politiciens de tous bords. Je suis sûr que même les plus réactionnaires d'entre eux trouveront quelque chose de sympa à dire sur cet immigré italien qu'ils renverraient chez lui par charter s'il franchissait la frontière aujourd'hui.

Tout le monde va y aller de sa petite phrase sur la force et le courage de ces jeunes soldats qui sont morts pour la France. Je me demande si un seul média va déroger à la règle et parler de cette Patrie qui les a envoyé mourir à la guerre. Moi qui pensais que la leçon à tirer de cette boucherie était "plus jamais ça", voilà qu'aujourd'hui on nous en fait un "exemple pour la jeunesse"...

Lazare, lui, refusait les honneurs. Il pensait juste qu'il avait eu de la chance de rester en vie. Ils voulait simplement que l'on profite de son décès pour avoir une pensée pour toutes les victimes des guerres : hommes, femmes et enfants.

«Nous avons fait une guerre sans savoir pourquoi nous la faisions.
Pourquoi se tirer dessus alors qu'on ne se connaît pas ?
»
Lazare Ponticelli.

"Aux enfants, je leur dis et je leur répète : ne faites pas la guerre."
Lazare Ponticelli.

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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 07:00
Quinzaine contre le racismeDepuis quinze ans se déroule en France autour du 21 mars (Journée Internationale de lutte contre les discriminations), la semaine nationale d'éducation contre le racisme en partenariat avec le Ministère de l'éducation Nationale.

A Verdun nous sommes gâtés puisque les associations du Verdunois se mobilisent, elles, pendant deux semaines afin de vous proposer des activités variées en rapport avec cette thématique.

Du 16 au 29 mars
vous allez donc pouvoir participer à des conférences, café Philo, mais aussi à des expositions, des concerts, des pièces de théâtres et des films suivis de débats. Pour ne rien gâcher la plupart de ces animations sont... gratuites !

Il ne vous reste donc plus qu'à télécharger le programme en cliquant sur l'image et à noter les dates qui vous intéressent dans votre petit agenda.

Et si vous souhaitez obtenir un peu plus d'informations sur cette quinzaine il suffit d'appeler la MJC du Verdunois au 03 29 84 43 47.

PS : un grand bravo à tous ceux qui ont mis la main à la pâte pour nous proposer ce programme de qualité.
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11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 07:00
Le carrefour des maréchaux à VerdunEt oui, vous avez bien lu, et vous aurez beau parcourir le Carrefour des maréchaux dans tous les sens vous ne trouverez que seize statues, celle du maréchal Joffre ayant bel et bien disparu.

Les plus observateurs d'entre vous me répliqueront : "c'est n'importe quoi ton article ! Il n'y a toujours eu que seize statues près de la Porte Neuve !". Ce à quoi je répondrai par l'affirmative, tout en précisant que Joffre a disparu AVANT la mise en place de ces militaires au coeur de pierre. Mais laissez moi vous conter leur histoire...

La réalisation de ces 17 oeuvres d'Art de 3 tonnes chacune avait été confiée entre les deux guerres mondiales à de jeunes artistes, Prix de Rome, et la destination prévue à l'origine était le musée du Louvre (vraisemblablement une série de niches dans la façade de la rue de Rivoli). Or, lorsque le travail fut terminé, on se rendit compte qu'elles étaient... trop grande. Trop la honte !

En 1960 le Maire de Verdun, François Schleiter, se dit que ces statues représentant des maréchaux, des généraux et un amiral, seraient du plus bel effet dans la cité héroïque. Il prit donc sa plus belle plume et André Malraux, alors Ministre d'Etat chargé des affaires Culturelles, lui répondit "Pas d'problème mon pote, en plus ça tombe bien on n'a plus d'place dans notre dépôt".

Et hop ! voilà les statues transportées jusque Verdun où elles resteront dans leur caisse pendant cinq ans, jusqu'à ce que le nouveau Maire, André Beauguitte, prenne enfin l'initiative de les mettre en place. Il ouvre donc le dossier qui sommeillait dans les archives et découvre, effrayé, qu'une des 17 statues a disparu. Il aura beau échanger de nombreux courriers avec les administrations qui avait été chargées de leur stockage et de leur transport, il ne retrouvera jamais la trace du Maréchal Joffre.

Pour l'annecdote, c'est la femme d'André Beauguitte qui récolta une partie des fonds nécessaires à la réalisation des socles grâce à une conférence qu'elle organisa au théatre de Verdun. Et c'est ainsi que ces militaires défunts se retrouvèrent en 1968 autour de ce carrefour qui portera désormais le nom de Carrefour des Maréchaux.

Joffre étant un des responsables militaires les plus controversés du XXe siècle (notamment en raison de sa stratégie militaire peu efficiente et extrêmement coûteuse en vies humaines lors de la bataille de Verdun), se pourrait-il que quelqu'un ait préféré le faire disparaître plutôt que de le voir trôner fièrement à cet endroit ?


PS : Merci à Dominique qui m'a prêté Plume de perroquet, le livre d'André Beauguitte qui relate, entre autres, cette petite histoire.

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Philippe Burlet

Un artiste verdunois qui roule des mécaniques

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