28 mars 2008
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Reprenons l'histoire de la Révolution Française où nous l'avions laissée dans l'article précédent, et voyons comment Verdun s'est retrouvée mêlée à tout cela...
Après son arrestation à Varennes le 21 juin 1791, Louis XVI est plus ou moins assigné à résidence au Palais des Tuileries et, bien qu'il reste le roi des Français, ses pouvoirs lui sont retirés ; pas pour très longtemps puisque l'Assemblée le rétabli dans ses prérogatives le 16 juillet 1791. Sa tête n'est pas encore prête à tomber...
De leur côté les monarques européens regardent d'un drôle d'oeil cette révolution française qui pourrait donner des idées à leurs peuples soumis. Et, de menaces en ultimatum, la France finit par déclarer la guerre à l'Autriche, et par le jeu des alliances à la Prusse, le 20 avril 1792.
En fait, c'est Louis XVI lui-même qui demande à entrer en guerre, espérant que ses voisins couronnés viendront l'aider à récupérer son pouvoir absolu et mettront fin à cette stupide révolution. De son côté, l'Assemblée, poussée par les Girondins, espère, elle, répandre les bienfaits de la Révolution dans toute l'Europe.
Pour fêter cette guerre qui durera 23 ans, Rouget de l'Isle écrit une chansonnette facilement mémorisable, même par des soldats, chansonnette qui deviendra plus tard "La Marseillaise".
Pour être franc, je ne sais pas trop en quoi a consisté cette guerre jusqu'au mois d'août 1792. Toujours est-il, qu'à ce moment là les événements se précipitent. Quelques décisions royales provoquent la grogne du peuple, l'insurrection gronde, l'armée prussienne et les contre-révolutionnaires français en exil menacent Paris d'une «exécution militaire et une subversion totale» si quelqu'un fait du mal au roi ou à la reine. Le 10 août les sans-culottes s'emparent des Tuileries, le 11 août l'Assemblée nationale devenue législative met en place un conseil exécutif provisoire et instaure le suffrage universel. Le 13 août 1792 la famille royale est enfermée à la prison du Temple.
Forcément, la Prusse et l'Autriche ne sont pas trop contentes et elles engagent les hostilités aux frontières nord-est de la France le 19 août ; et pendant que Longwy capitule, à Verdun on se prépare à recevoir l'ennemi.
Il faut bien se rendre compte que l'armée révolutionnaire de fait pas trop la fiérote. La plupart des officiers et pas mal de soldats à tendance royaliste ont depuis longtemps quitté la France pour rejoindre les monarchies voisines, et l'Assemblée a beau lever quelques dizaines de milliers d'hommes, le compte n'y est pas. Pour couronner le tout nos amis sans-culottes avaient un peu oublié de tenir compte d'une éventuelle l'alliance de l'Autriche avec la Prusse.
Et à Verdun c'est encore pire. Les remparts, encore en travaux à certains endroits, sont intenables par manque d'hommes, de canons et de munitions adaptées. Devant cette situation aussi désavantageuse, le commandant de la Place de Verdun, le Général Galbaud, demande et obtient d'être affecté ailleurs, et il cède la patate chaude au plus ancien des officiers de la garnison : le lieutenant colonel Nicolas-Joseph Beaurepaire du bataillon de Mayenne-et-Loire.
Le 29 Août, Verdun est assiégée par les prussiens. Malgré l'inégalité des forces en présence, Beaurepaire et le conseil de défense de la ville décident de résister afin de bloquer la marche des prussiens sur Paris. Mais la résistance ne durera pas. Le 31 août 1792 débute le bombardement de la ville et dans la nuit du 1er au 2 septembre 1792 le Conseil de Défense finit par voter la capitulation contre l'avis de Beaurepaire.
Au petit matin on retrouvera le corps sans vie de Beaurepaire, tué d'une balle dans la tête. Même si certains affirment qu'il fût assassiné par des royalistes impatient de pactiser avec les prussiens, il semblerait plutôt qu'il se soit lui-même donné la mort pour l'honneur (et pour avoir un pont à son nom à Verdun).
Quoiqu'il en soit, les prussiens s'apprête à prendre possession de la Place de Verdun et à marcher ensuite sur Paris.
A suivre...
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De leur côté les monarques européens regardent d'un drôle d'oeil cette révolution française qui pourrait donner des idées à leurs peuples soumis. Et, de menaces en ultimatum, la France finit par déclarer la guerre à l'Autriche, et par le jeu des alliances à la Prusse, le 20 avril 1792.
En fait, c'est Louis XVI lui-même qui demande à entrer en guerre, espérant que ses voisins couronnés viendront l'aider à récupérer son pouvoir absolu et mettront fin à cette stupide révolution. De son côté, l'Assemblée, poussée par les Girondins, espère, elle, répandre les bienfaits de la Révolution dans toute l'Europe.
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Le 29 Août, Verdun est assiégée par les prussiens. Malgré l'inégalité des forces en présence, Beaurepaire et le conseil de défense de la ville décident de résister afin de bloquer la marche des prussiens sur Paris. Mais la résistance ne durera pas. Le 31 août 1792 débute le bombardement de la ville et dans la nuit du 1er au 2 septembre 1792 le Conseil de Défense finit par voter la capitulation contre l'avis de Beaurepaire.
Au petit matin on retrouvera le corps sans vie de Beaurepaire, tué d'une balle dans la tête. Même si certains affirment qu'il fût assassiné par des royalistes impatient de pactiser avec les prussiens, il semblerait plutôt qu'il se soit lui-même donné la mort pour l'honneur (et pour avoir un pont à son nom à Verdun).
Quoiqu'il en soit, les prussiens s'apprête à prendre possession de la Place de Verdun et à marcher ensuite sur Paris.
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